L’HISTOIRE DU NUMÉRO 27
par Richard Medioni
ancien rédacteur en chef de Pif Gadget
certains scans proviennent de http://www.pif-collection.com

Page 1
Au début, nous avions pris le parti de commencer l’histoire de Pif en page 1 sans faire référence au gadget. Mais on s’est vite aperçu que toutes les couvertures de Pif Gadget se ressemblaient. Si bien que des acheteurs peu perspicaces pouvaient croire que le numéro présenté chez leur marchand de journaux était le même que celui de la semaine passée.

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Alors, on a varié les «une» avec une couverture de Cézard, puis une autre sur les Tristus-Rigolus, une autre de Gotlib, une autre encore de Mandryka pour en arriver à cette «une» historique où, pour la première fois dans un grand dessin, apparaissent Pif et Hercule faisant la promo du gadget de la semaine.

Oui, la «une» du numéro 27 est donc historique. C’est aussi la première fois que les dessinateurs de l’atelier réalisent la couverture.
Au 126, rue La Fayette, il y avait un petit hangar avec une verrière où Jacques Tabary (pour «Totoche Poche» en particulier), Motti et Yannick (pour Pif) travaillaient. On leur a donc apporté le gadget à illustrer et ils ont eu carte blanche. Ensuite, ils nous ont apporté un crayonné que nous avons approuvé... et ça s’est toujours passé comme ça.
Je dois dire que cette couverture nous avait semblé un peu confuse et, trente-quatre ans plus tard, je n’ai toujours pas compris ce que veulent dire les dessins du tableau noir.
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Page 2
La rédaction pensait qu’un sommaire était indispensable à tout bon journal. En fait, il ne servait pas à grand chose mais on a mis du temps avant de s’en apercevoir. On remarquera, en haut à droite, un dessin de l’atelier qui réalisait tous ces petits dessins dont nous avions besoin.

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Nombre d’éditos du rédacteur en chef n’étaient pas écrits par lui et pouvaient l’être par chaque membre de la rédac'. Or celui-ci a été écrit par moi et, si je m’en souviens, c’est qu’il y a une raison. J’étais à cette époque spécialement chargé du Journal des Jeux et je me souvenais que, tout enfant, l’une de mes lectures préférées était un petit fascicule du nom de Cent Blagues. Pas très intellectuel certes, mais c’était une passion.
J’ai donc proposé de donner à ces blagues une grande place dans le journal et l’idée que les lecteurs envoient leurs «meilleures» et soient primés est venue tout naturellement. Ce fut un grand succès.

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Pages 3 à 7
Parmi les dessinateurs de Pif Gadget, Louis Cance était, hélas! celui que nous voyions le moins souvent car il habitait à Aurillac et venait très rarement à Paris. Louis Cance est un excellent dessinateur et aussi un très bon scénariste, mais le manque de contacts directs a empêché un travail en profondeur sur l’univers de Pif.
L’abandon de l’univers existant avant Pif Gadget (Tata, Tonton, Doudou, le pavillon de banlieue...) avait été voulu par la rédaction pour modeniser la série (une belle erreur à mon sens). Cela avait laissé un vide flagrant et cette histoire de Pif du n° 27 en souffre.
Je me souviens que l’un des grands problèmes que nous avions était celui de l’orthographe. On recevait constamment des lettres d’instits nous reprochant les fautes que nous laissions. Il faut dire que ni les dessinateurs, ni les membres de la rédac' n’avaient de longues études derrière eux... La secrétaire de la rédaction, Germaine, relisait donc les planches et je corrigeais au mieux avec une plume «Sergent Major» et de l’encre de Chine. Dans la dernière bulle un «s» avait été oublié à la fin du mot «traine» et mon intervention n’a pas été des plus délicates... Mais Germaine n’était pas irréprochable. La preuve: elle avait oublié l’accent circonflexe sur le «i» de «traîne»... pif-07-2.jpg (61169 octets)
Pages 8 et 9

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Ces deux pages côte à côte symbolisent bien ce que fut Pif Gadget. D’un coté, la recherche, l’innovation, le risque et, de l’autre, des bandes de bonne qualité accessibles à tous. Il fallait que l’enfant ait la possibilité d’évoluer, de découvrir, de passer d’un style à l’autre. Et c’est tout à fait consciemment que l’on plaçait Couik à côté du Concombre.

Page 10
Je crois avoir vu Crespi une seule fois dans ma vie. Il habitait dans le Midi et sa présence depuis les tout premiers Vaillant lui donnait un statut particulier.
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LA VÉRITABLE HISTOIRE